Christophe Manon
jours redoutables
« Now is a time to storm »
William Shakespeare
Ne sais pas. Nommer le visible ne sais pas. Dire le monde les arbres les. Vents les orages et leur beauté. Brutale ne sais pas. Ni où commence le corps ni comment. Il s’achève.
Et errants aux marges du. Territoire des morts comme. Étendus dans un silence parlant où les. Mots ne sont que stèles et. Tables funéraires mais dociles à. L’implacable injonction des. Choses la haine ne nous. Concerne pas et nous savons. Échouer avec élégance car. Pourquoi viser l’achevé.
Si toutefois entrant comme par. Effraction dans le. Réel le bleu. Récalcitrant des ondées c’est un. Vertige une accélération verticale quand cela. Se dérobe puis s’apaise une dévotion. Sauvage à l’incandescence des. Souvenirs le désir acéré de. Douceur qu’aucun. Désir ne comble et nous ne. Nous couvrons plus de poussière ne. Marchons plus dans la. Vibrante lumière pas. D’esquive nul refuge dans. L’urgence du soir nulle. Voix à quelques. Encablures ne débusque. L’absence.
Dire cela dire. Ce qui tremble frêle et qui. Malgré la dissonance se. Restitue l’empreinte des jours sur le visage leur. Élucidation dans la nuit fulgurante ce qui. Toujours se trame en deçà. De la langue et de ses. Effractions.
Les bêtes seules savent. Ce que c’est que. La joie toute pleine. De se tenir dans la lumière très. Exacte du jour et cependant. Ne peuvent parler leur. Regard parfois suffit. À proclamer l’ampleur. Du désastre à venir et. Leur silence est un. Poids douloureux qui s’impose comme. Une profération comme. Une incision une. Clameur perdue dans la démence. Dérisoire d’un présent à. Jamais révolu.
Quand parfois nos indigences nos. Gerçures au front font. Germer la colère et tout devient. Poisseux le souffle se retire et nous. Restons figés dans une détresse un. Désarroi comme hésitant au seuil. D’un récit impossible comment. Le rapiécer alors comment reconstituer. La blessure des faits se tenir. En équilibre hors. Le ciel énorme soudain. Dans un ravissement une. Dissolution de l’air. Peut-être.
لا أعرف. تسمية المرئي. لا أعرف قول العالم الأشجار ال. رياح والعواصف وجمالها. لا أعرف العنف ولا أين وكيف يبدأ الجسد. وينتهي.
تائهين على هامش. أرض الموتى. كأننا ممددين في صمت ناطق حيث الكلمات ليست سوى قبور و توابيت. لكنها توابيت وديعة لإنذار الأشياء الصارم. الكراهية لا تخصنا ونحن نعرف كيف نسقط بأناقة. لماذا إذن نقتفي أثار المنتهي ؟ ومع ذلك إذا دخلنا الواقع عنوة، فأزرق الأثير الحرون المدرار عبارة عن دوخة تسريع عمودي عندما يتوارى ويخف. الرغبة شائكة متوحشة ورعة في وهج الذكريات. الرغبة شائكة وحنونة لا يسد عينها. ونحن لا يغمرنا التراب ولا نمشي أبدا في نبض النور. لا نراوغ، ولا نلجأ إلى عجالة المساء. ليس ثمة صوت على بضعة أمتار لاصطياد الغياب.
أن نقول هذا. أن نقول ما يرتعش سقيما ورغم التنافر يستعيد بصمة الأيام على الوجه. إيضاحها في الليل الصاعق لما يقع دوما في ما وراء اللغة و سطوتها.
الوحوش وحدها تعرف الفرحة الممتلئة. والوقوف في نور النهار ومع ذلك تعجز عن الكلام. لكن نظرتها وحدها أحيانا تكفي. للمطالبة بفداحة الكارثة القادمة وصمتها ثقل أليم يفرض نفسه كصوت، جرح، صخب ضائع في جنون حقير لحاضر بائد إلى الأبد.
أحيانا، حينما يبرعم عوزنا وحروقنا الصغيرة على الجبهة غضبا ويصبح كل شيء وسخا يتراجع النفس نبقى جامدين في محنة مترددين على عتبة حكاية مستحيلة. كيف نرقعها إذن كيف نعيد خياطة جرح الوقائع ونقف متوازنين خارج السماء الهائلة فجأة في نشوة السماء وتلاشيها. ربما.
ترجمة : جلال الحكماوي
Christophe Manon
Christophe Manon a publié une quinzaine de livres parmi lesquels Protopoèmes (Atelier de l’agneau, 2009), Univerciel (NOUS, 2009), Qui vive (Dernier télégramme, 2010), Testament, d’après François Villon (éditions Léo Scheer, 2011), Cache-cache (Derrière la salle de bain, 2012), Extrêmes et lumineux (Verdier, 2015), Nuage (Faï fioc, 2016) et le flot imperceptible du temps qui ne cesse de s’écouler (littérature mineure). Il se produit régulièrement dans le cadre de lectures publiques.