EN PLEINE NUIT
Même en pleine nuit
la neige
fond blanche
et la pluie
Hugo Mujica, Argentina, 1942, estudió Bellas Artes, Filosofía, Antropología Filosófica y Teología. Tiene publicado más de veinte libros. Sus últimos ensayos son: “La palabra inicial. La mitología del poeta en la obra de Heidegger”, “Flecha en la niebla”, “Poéticas del vacío”, “Lo naciente. Pensando el acto creador”, “La pasión según Georg Trakl. Poesía y expiación”, y “El saber del no saberse”, todos estos en la Ed. Trotta. “Solemne y mesurado” y “Bajo toda la lluvia del mundo” son sus dos libros de relatos. Vaso Roto Ediciones publicó la obra “Del crear y lo creado”, obra que abarca su “Poesía completa. 1983-2011”, así como otros dos volúmenes con casi la totalidad de sus ensayos. A ellos le siguió su poemario “Y siempre después el viento”, de la Ed. Visor (XIII Premio Casa de América de Poesía Americana) . Tiene además numerosas antologías personales editadas en casi veinte países; alguno de sus libros han sido publicados en inglés, francés, italiano, griego, portugués, búlgaro, rumano y esloveno.
www.hugomujica.com.ar
Même en pleine nuit
la neige
fond blanche
et la pluie
Dehors un chien aboie
à son ombre, à son écho,
ou à la lune
pour rendre la distance moins cruelle.
Toujours une lumière brille
qui se voit seulement
quand elle n'allume rien,
Le jour se lève seul aujourd’hui,
il se lève
comme chaque jour.
Le robinet dégoutte
et quelque chose de la pierre s'en va dans l'eau,
meurt
comme si elle était humaine.
Les deux rives
n'en font qu'une, toujours,
mais on ne le sait qu'a la fin
après, après avoir naufragé entre elles.
Il y a à peine quelques jours que mon père est mort,
cela fait à peine si longtemps
Il est tombé sans poids,
comme les paupières quand vient
Silence
et dans le silence
la nuit respire,
Il y a toujours quelque chose
qui n’arrive pas à se faire chair:
ce n’est pas qu’elle nous manque
Tranquille,
comme ne se mouvant pas
pour que le sang ne dépasse pas
la bouche
tranquille,
comme sentant un oiseau
Entre les failles
jaillissent les possibles
et les poèmes parlent;
entre les failles,
Sans côteaux ni fûtaies
le vent survole avec ampleur
le calme de la vallée.
Plus vaste qu’attendre quelque chose est
Tout fleuve revient
à son lit
et la poussière à la terre.
Ce n’est pas vers le haut
A la fin il n’y aura pas de fin
il y aura l’abandon:
ce saut
Le jour naît
sous un ciel dégagé,
la clarté dans laquelle tout
se montre,